Repas républicain de la section PCF du pays bigouden

C’est redevenu une habitude, la section du PCF du pays bigouden a organisé samedi 17 mai son « Repas républicain » au manoir de Kergoz au Guilvinec.

Convivialité, retrouvailles, chansons et bon repas, tel fut le menu de ce moment partagé.

Texte de Maryse Rousseau, secrétaire de la section PCF du pays bigouden :

« L’an dernier, nous mettions en lumière « Anita CONTI » Cette année, les camarades siégeant à la commission fête de la section ont souhaité mettre à l’honneur de ce repas que nous allons partager ensemble « Madeleine Riffaud ».

Quelle excellente proposition ! Face à cette société qui défend avec arrogance et de plus en plus fort un certain retour de la masculinité et par voie de conséquence celui du patriarcat.  Le Capital reprend ces éternelles thématiques par la voix de Trump aux États Unis, mais aussi en Europe et en France par les aboiements et agissements de la droite et de l’extrême droite.

Madeleine qui nous a quittée en novembre dernier dans sa centième année a vécu 1000 vies en une seule : Résistante, Communiste, Poétesse, Féministe, Journaliste, Correspondante de guerre, anticolonialiste et Passeuse de mémoire jusqu’à son dernier souffle.

L’essor du Front Populaire dans les années 30 et ses réformes sociales a profondément marqué l’enfance de Madeleine, tout comme son entourage familial.

Une humiliation, lorsqu’un soldat allemand lui assène un coup de pied au cul, fut le déclic. Elle entre en Résistance. Elle mène de front la tuberculose qui la ronge et le combat contre le nazisme.

A 18 ans, elle est arrêtée, torturée pendant des semaines et condamnée à mort pour terrorisme après avoir abattu un soldat allemand. Elle y échappe mais part en déportation à Ravensbruck, camps de concentration ou des milliers de femmes ont perdu la vie, une nouvelle fois, grâce à l’aide d’une autre prisonnière elles sautent toutes les deux du train de l’enfer.

En août 1944, elle est libérée et n’a que 20 ans.

Depuis 4 ans, Madeleine se bat pour la paix et chasser l’occupant Nazi.

Les femmes comme elle, ont joué un rôle important dans la Résistance, alors qu’elles n’étaient pas encore reconnues comme citoyenne. Comme vous le savez, le droit de vote des femmes est obtenu en 1944, grâce au député communiste Fernand Grenier.

Comme je l’ai souligné en préambule, Madeleine a vécu 1000 vies. En quelques mots retracer son parcours, afin de lui rendre un hommage exhaustif est impossible.

Pour autant, nous avons toutes et tous le devoir d’honorer sa mémoire, lors des commémorations, aujourd’hui mais aussi et surtout tous les jours en poursuivant ses combats.

Pour ce faire, imaginons quelques instants la jeune Madeleine en 2025, devant toutes les horreurs de ce début de siècle :

  • Serait-elle journaliste ou correspondante de guerre pour l’Humanité en Palestine où plus de 180 journalistes ont perdu la vie et plus de 55000 civils dont 17 000 enfants ? Ou peut-être à Kanaky, Nouvelle Calédonie ou la seule réponse de l’état Français est la violence depuis une année et ou le processus de décolonisation mené depuis 36 ans est mis à mal et les opposants politiques en prison. Au risque d’un attentat, comme en 1962 où elle échappa encore une fois à la mort quand elle couvrait la guerre d’Algérie ? Où ailleurs sur la planète, en Ukraine là où les marchands d’armes et les colonisateurs sont en action, au service du Capital ?
  • Écrirait-elle des poèmes sur les atrocités du monde d’aujourd’hui en diffusant des messages d’espoir et de paix ?
  • Entrerait-elle en résistance devant la montée de l’extrême droite en France comme dans de nombreux pays d’Europe ? Samedi dernier, en toute impunité, ils défilaient masqués et cagoulés dans les rues de Paris, aujourd’hui c’est à Milan, berceau du fascisme que se tient le 1er sommet européen sur la « remigration » terme qu’ils ont retenu pour qualifier la déportation des immigrés.
  • Serait-elle engagée dans les luttes féministes d’aujourd’hui ? L’égalité reste toujours un objectif à atteindre, ne serais ce qu’au niveau salarial, et pourquoi pas en y joignant d’autres thématiques sociétales ? Comme en ce jour du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie ?

 

Au regard de son parcours, j’ai envie de répondre par l’affirmative.

Une chose est certaine, Madeleine, serait aujourd’hui comme hier une combattante pour la paix.

Elle serait également au service de la défense du monde du travail contre le Capital, des dominés contre les dominants, avec comme seule boussole nos idéaux de gauche chevillés au corps.

Sur les pas de cette grande dame éternelle dans notre mémoire, continuons à notre manière ses combats, c’ est la plus belle façon d’honorer son souvenir.

Je finirai par ces deux phrases :

« C’est un fleuve sans rive et notre foule s’y perdra, se fondra fraternelle, à celle de partout. »

« Demain, ceux qui vivront trouveront naturel, d’être au large, au soleil, sur la mer LIBERTE »

(Madeleine Riffaud 1946)

 

Merci à Madeleine pour cet héritage qu’ensemble nous allons faire vivre, et merci à vous !  »

 

 

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