La pêche artisanale du Pays Bigouden menacée

Le nom du petit chalutier – « Buhez Ar Vro » (La Vie du Pays) – souligne le fait qu’un marin à bord, c’est quatre emplois à terre.

C’est bien de la vie et de l’avenir du Pays Bigouden dont il s’agit…

La pêche artisanale du Pays Bigouden menacée

La pêche artisanale française subit les mesures de plus en plus contraignantes des politiques libérales européennes qui avantagent les gros armateurs.

La période actuelle – entre pandémie et Brexit – engendre de nombreux problèmes qui risquent de porter un coup fatal à ce qui assure l’essentiel du tissu économique de notre région. Tous les secteurs économiques proches de la pêche avec ses entreprises connexes seront affectés.

L’impact de la pandémie coronavirus

La pêche artisanale en France a été profondément touchée par la crise sanitaire : les cours des produits de la mer se sont effondrés, la demande en poisson a fortement baissé (fermeture des restaurants individuels et collectifs…), avec pour conséquence le désengagement de nombreux mareyeurs amenant les criées à réduire leur activité.

Ces difficultés ont de graves répercussions sociales sur l’ensemble des travailleurs de la filière : marins-pêcheurs, employés de criées et des entreprises de mareyage, poissonniers artisans, travailleurs de la restauration individuelle et collective.

La concurrence déloyale des gros armements

Pendant le confinement de mars à mai cette année, alors que plus de 80% des bateaux français étaient à quai, des chalutiers géants œuvraient dans le Golfe de Gascogne : des chalutiers sous pavillons français, anglais, allemand… dont les capitaux sont pour l’essentiel néerlandais. Ces navires disposent de capacités de pêche démesurées : parfois 200 tonnes de poisson chaque jour. L’impact est terrible pour les petits pêcheurs dont certains, dans le même temps, se voient retirer des quotas et affecte gravement  la ressource halieutique et la biodiversité marine.

Le dernier né de ces chalutiers géants – le Scombrus – propriété de France Pélagique (filiale du groupe néerlandais Cornelis Vrolijk) aggrave cette situation. Construit en Pologne, équipé en Norvège, sa pêche congelée sera débarquée à Ijmuiden aux Pays-Bas. Il n’y a aucun retour pour l’économie locale.

Une politique communautaire inéquitable

La concentration des armements permet à la pêche industrielle de capter l’essentiel des quotas auxquels s’ajoutent parfois certaines dérogations (pêche électrique). Dans ce système libéral l’influence des gros armateurs pèse lourd, notamment lors des réunions du Conseil européen qui chaque année définit les taux autorisés de capture applicables aux principaux stocks de poissons. Par la suite en France, ce sont les Organisations Professionnelles qui gèrent ces quotas fixés par Bruxelles, aggravant les iniquités. De nombreuses disparités apparaissent ainsi entre gros et petits armateurs qui mettent en péril la viabilité économique et sociale de la pêche artisanale, qui compromet également l’objectif d’une exploitation durable des ressources.

A l’approche du Brexit

Il y a tout lieu de s’inquiéter car le Brexit devrait intervenir le 31 décembre de cette année. A ce jour, les progrès des négociations sont faibles. La pêche fait partie des principales difficultés, avec des positions de négociation très antagonistes. L’Union plaide pour le statu quo et met en jeu l’accès des produits britanniques au marché communautaire. Le Gouvernement britannique demande de son côté une révision de ses quotas pour les stocks partagés avec l’UE et souhaite mettre en œuvre un régime d’accès contrôlé à ses eaux tout en ménageant un large accès de ses produits au marché de l’UE.

La menace d’un « Brexit dur » est réelle et les chances d’un maintien du statu quo concernant la pêche semblent s’amenuiser de jour en jour. Les conséquences seront catastrophiques, entraînant un redéploiement de l’ensemble des zones de pêche européennes. Ce qui est certain, c’est que l’ensemble de la flottille européenne ne pourra coexister sur le territoire restant de la mer celtique, entraînant des baisses de rendement (notamment de pêche fraîche comme au Guilvinec), des conflits et un redéploiement des activités de mareyage.

Les communistes du Pays Bigouden dénoncent la responsabilité de L’Europe

Le Brexit est son échec ce n’est pas aux professionnels de la pêche d’en subir les conséquences. Si demain nous sommes contraints d’acheter des quotas et des licences aux Anglais, des aides conséquentes doivent y être consacrées pour sauver notre pêche artisanale.

Comme le souligne Mme Le Gall-Palmer présidente des Pêcheurs de Bretagne (Ouest France – 16/10/20) : « Sans l’accès aux eaux britanniques, il peut y avoir beaucoup de casse. Les marins sont la partie visible, mais pour un emploi en mer il y a quatre emplois à terre. »

Tout doit donc être mis en œuvre pour empêcher les faillites d’armements et les plans sociaux. Il y va également de la responsabilité de notre gouvernement, en particulier de la ministre de la Mer Annick Girardin, mais aussi de celle des Organisations Professionnelles, pour défendre l’intérêt des petits et moyens armateurs qui forment l’essentiel de l’activité économique d’une région comme le Pays Bigouden.

Les aides octroyées, notamment celles du Programme Opérationnel français du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP 2021-2027) doté de 550 millions d’euros devront être contrôlées pour être utilisées en toute transparence à la sauvegarde d’une pêche soutenable, respectueuse de la ressource et créatrice d’activités sur notre territoire.

Les pouvoirs publics doivent prendre à bras-le-corps tous les problèmes de la pêche artisanale

Les atouts de la pêche artisanale du Pays Bigouden sont considérables, partie prenante de la Cornouaille (première place pour la pêche fraîche en France) elle a connu par le passé des périodes de prospérité mais aussi de graves crises qu’elle a pu surmonter en partie grâce à ses spécificités. Aujourd’hui sa survie ne sera acquise que si les professionnels continuent à s’investir sur le cœur du métier avec l’aide des instances européennes, nationales, régionales et départementales.

Les communistes du Pays Bigouden proposent d’engager localement des débats visant à défendre collectivement notre pêche artisanale pour qu’elle soit durable à tout point de vue. Pour que les pouvoirs publics jouent pleinement leur rôle afin de soutenir notre économie locale ; formation aux métiers de la mer (pêche, construction navale…), développement de la recherche marine ; investissements dans les infrastructures portuaires, dans le nettoyage de la mer et la préservation de la biodiversité, renouvellement de la flotte…

 

Je souhaite participer (ou être informé) des débats* qui seront engagés sur tout ce qui concerne la pêche au Pays Bigouden :

NOM:                                                                                     Prénoms :

Adresse mail :                                                                   Tél. (facultatif) :

Bulletin à envoyer à Section PCF du Pays Bigouden 9 Square de la Madeleine 29120 PONT-L’ABBE

Ou : pcf.bigouden@gmail.com

* Compte tenu des difficultés actuelles à tenir des réunions publics les débats pourront commencer sur la page Facebook : « Défense de la pêche artisanale au Pays Bigouden »

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