Soirée-débat du samedi 27 04 2024

Reprenons la main sur la pêche artisanale

Propos liminaires

Pourquoi ce débat

D’abord la situation préoccupante de la pêche artisanale, des ports, des criées touchant de plein fouet notre territoire intéresse et questionne les communistes bigoudens.

Ensuite, l’opportunité de la campagne des élections européennes qui nous offre une véritable occasion de mettre en valeur cette problématique.

En effet, nous estimons qu’il n’y a pas de fatalité aux difficultés que rencontre la filière, c’est le résultat de choix politiques bien pesés à l’échelle européenne, nationale et déclinés localement.

Quelques illustrations :

. En vertu du principe de concurrence libre et non faussée du traité de Lisbonne, un Etat ne peut venir en aide à un secteur d’activité économique donné, cela vaut pour le gasoil comme pour le renouvellement de la flottille.

. La règle européenne concernant les droits de pêche au travers de l’article 17 relatif à la PCP qui stipule que les Etats membres doivent utiliser des critères à caractère environnemental, social et économique. Cet article n’est pas appliqué puisque c’est toujours le principe des antériorités qui est retenu.

. L’opacité manifeste et entretenue au sein de la Commission européenne lors de l’attribution des quotas.

Pour au moins ces raisons les communistes aspirent à changer les règles qui régissent cette Europe.

C’est pourquoi nous appelons à reprendre la main sur nos vies et sur la pêche artisanale en particulier, à l’instar de L’Interpro de Loctudy et de L’Association Demain St Gué.

Cette reprise en main par les professionnels de la mer est essentielle car il y a carence en la matière.

Les marins n’ont plus le sentiment d’être représentés par leur instance légitime qu’est le CNPMEM. La démocratie et la gouvernance en leur sein posent question, la suppression des Comités Locaux pèse, ils avaient l’avantage d’être proches des marins et relativement autonomes.

L’objectif de notre soirée :

. Informer la population, déconstruire certains schémas de pensée, comme par exemple les bateaux de plus de 12m qui représenteraient la pêche industrielle ou le chalutage pratiqué sur nos côtes depuis plus de 80 ans supposé détruire la ressource et les habitats marins.

Contrairement à ces idées reçues, nous pensons que la pêche au chalut pratiquée de façon raisonnée nuit moins à la ressource que ne le font les pollutions terrestres, la pêche industrielle, le réchauffement climatique et l’acidification des océans.

. Créer, construire de l’intelligence collective, en lien avec les scientifiques, éviter les clivages et construire du commun dans l’intérêt général.

Les solutions existent, elles sont politiques.

La ressource, la biomasse et les écosystèmes se portent mieux, il faut poursuivre les efforts engagés. Maintenant, il faut appréhender sérieusement la décarbonation, dégager les dispositifs financiers nécessaires à la recherche, penser le renouvellement de la flottille, des équipages, valoriser les métiers de la mer en s’appuyant sur la feuille de route halieutique de la région Bretagne.

Mais cet ensemble de propositions, de mesures resterait vain si les pollutions terrestres n’étaient pas progressivement solutionnées, car l’impact sur la qualité du plancton, dont dépend toutes les pêcheries est conséquent. Le plancton étant à l’origine de toute la chaîne alimentaire.

Pierre Mollo, dans un premier temps nous aidera à comprendre comment et pourquoi notre avenir alimentaire et celui de la filière sont en jeu dans les combats qui se jouent aussi à terre contre les pollutions.

Ensuite interviendront successivement Taran Marec sur l’accès à une bonne alimentation, Amar Bellal qui fera le lien entre l’environnement, les problématiques halieutiques et le positionnement politique du PC, suivront les professionnels de l’Interpro de Loctudy et de l’Association Demain St Gué.

Et maintenant, place au film documentaire : Le voyage d’une goutte d’eau.

Louis GUIRRIEC