Se loger à l’année en Pays Bigouden : une vraie galère

Les propositions de la section locale du Parti communiste

9 villes de la communauté de commune du Pays Bigouden Sud sur 12 sont classées en zone tendue. Louer, acheter, faire construire son logement devient de plus en plus difficile. Les jeunes et les habitants au revenu modeste sont les plus touchés. A titre d’information, dans le Pays Bigouden, la part locative du logement principal est de 20% dont seulement, en moyenne, 5% de logements sociaux. Il faut y ajouter la hausse du crédit, l’inflation, la concurrence entre les types de logement conduisant à une hausse des loyers et des coûts de construction et de réhabilitation.

Sur notre territoire les résidences secondaires représentent en moyenne 33% des logements. Dans une commune ce taux atteint 71%. Au cours des cinq dernières années, la hausse du nombre des résidences secondaires est en moyenne de 12,5%. Certains des logements sont loués via des plateformes numériques internationales, tel AirBnB. Alors que l’activité touristique est un des atouts du Pays Bigouden, les logiques anarchiques du marché immobilier sont à l’œuvre. Elles détruisent un équilibre fragile pénalisant ceux et celles qui y travaillent.

Pour nous, communistes, il devient urgent de rompre avec ces logiques de marché 

De nos collectivités locales nous voulons que : 

  • La majoration des taxes d’habitation sur les résidences secondaires dans les communes classées en « zone tendue » soit affectée à une politique sociale du logement favorisant l’activité économique.
  • Une politique de quotas sur le logement touristique soit définie en assurant le suivi et le contrôle des locations de courte durée ;
  • Soient soumises à la réflexion les nouvelles modalités d’hébergement alternatives à la location et la propriété : la colocation, les habitats légers, les baux solidaires réels… ;
  • Les Plans locaux d’urbanisme intercommunaux valant programme de l’habitat (PLUI-H) associent au cours de leur élaboration les citoyens et citoyennes ;
  • La disponibilité de logements d’urgence soit une priorité de nos communes.

De l’Etat et de l’Europe nous voulons que soient soutenus :

  • La maîtrise publique du foncier et la construction de logements locatifs publics, accessibles aux jeunes et aux habitants aux revenus les plus modestes en rejetant le traité européen fixant les contraintes budgétaires des Etats (déficit et dette publics) ;
  • L’encadrement des plateformes internationales d’hébergements de courtes durées ;
  • Le renforcement de la loi SRU en conjuguant transition écologique et justice sociale en respectant l’objectif « Zéro artificialisation nette » (ZAN).
  • Les propositions de la Fondation Abbé Pierre sont une piste à prendre en compte.

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Ouest-France  Publié le 22/05/2024 à 07h30

Face à la crise du logement en Pays bigouden, le Parti communiste alerte

À l’approche de la saison estivale dans le Pays bigouden (Finistère), les membres de la section locale du Parti communiste tirent une sonnette d’alarme, face à la crise du logement.

Laurent Cooper, Maryse Rousseau, Gérard Bal, Yves Peuziat-Beaumont, membres du comité de section du PCF.

« Sur le territoire bigouden, les résidences secondaires, c’est 33 % des logements, et 71 % dans l’une des communes littorales, l’Île-Tudy ! Nombre de logements sont loués via la plateforme Airbnb. Les logiques anarchiques du marché immobilier détruisent un équilibre, fragilisant celles et ceux qui y travaillent. Dans le même temps, la part locative du logement principal est de 20 %, dont seulement 5 % de logements sociaux, ce à quoi, il faut ajouter la hausse du crédit et l’inflation », dénonce Maryse Rousseau, secrétaire de la section locale du PCF (Parti communiste français). Pour les communistes, il est donc urgent de rompre avec ces logiques de marché.

« Une politique de quotas sur le logement touristique »

« Nous demandons que la majoration des taxes d’habitation sur les résidences secondaires dans les communes classées en zone tendues soit affectée à une politique sociale du logement. Une politique de quotas sur le logement touristique doit être définie en assurant le suivi et le contrôle des locations de courte durée. D’autres pistes doivent aussi être soumises à réflexion, notamment les nouvelles modalités alternatives d’hébergement, colocation, habitats légers, baux solidaires réels. »

Les responsables locaux du Parti communiste souhaiteraient également que la disponibilité de logements d’urgence soit une priorité des communes du territoire et posent une question : « Quand les plans d’urbanisme intercommunaux valant programme de l’habitat associeront au cours de leur élaboration les citoyennes et citoyens ? »

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Le Télégramme – 22 mai 2024

Au moment où la proposition de loi « visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif », portée par Annaïg Le Meur, députée Renaissance du Finistère est discutée au Sénat, la section du Parti communiste français (PCF) du Pays bigouden alerte sur la situation du logement, très préoccupante dans le territoire. « Neuf villes de la communauté de communes du Pays bigouden sud sur douze sont classées en zone tendue. Louer, acheter, faire construire son logement devient de plus en plus difficile. Les jeunes et les habitants aux revenus modestes sont les plus touchés », alertent les membres du PCF. Et de pointer le fait que la part locative du logement principal est de 20 %, dont seulement 5 % de logements sociaux. A contrario, le nombre de résidences secondaires (33 % des logements en moyenne et jusqu’à 71 % à l’Île-Tudy) ne cesse d’augmenter. La hausse a été d’environ 12,5 % sur les cinq dernières années.

« Les jeunes n’arrivent plus à prendre leur autonomie »

« Beaucoup de jeunes reviennent vivre chez leurs parents. Ils n’arrivent plus à prendre leur autonomie alors que c’est qui forge un parcours de vie. D’autres vivent à 50 ou 60 km de leur lieu de travail. Il faut trouver des solutions rapidement », émet Maryse Rousseau, secrétaire de la section. Les élus de la communauté de communes du Pays bigouden sud (CCPBS) ont fait de l’habitat un des enjeux majeurs du PLUi-H (plan local d’urbanisme intercommunal et d’habitat), mais le PCF souhaite que les citoyens soient associés à son élaboration en cours. D’autres propositions sont formulées par le parti. Tout d’abord, la majoration des taxes d’habitation sur les résidences secondaires dans les communes classées en zone tendue « devrait être affectée à une politique sociale du logement ». Il milite également pour une politique de quotas sur le logement touristique et un contrôle des locations de courte durée.

Des solutions alternatives à trouver

Des modalités de logement alternatives à la location et à la propriété (colocation, habitats légers, baux solidaires…) « doivent aussi être développées ». Quant aux logements d’urgence, dont le nombre s’avère insuffisant, « cela doit une priorité pour les communes ».

Et alors que l’échéance des élections européennes approche, ils font de l’habitat une question centrale. Ils demandent ainsi à l’État et à l’Europe de soutenir une politique de maîtrise du foncier et de construction de logements locatifs publics, accessibles aux jeunes et aux plus modestes, « en rejetant le traité européen fixant des contraintes budgétaires des États, de renforcer la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) et d’encadrer les plateformes internationales d’hébergement de courtes durées ».