Samedi 18 Juin 2022 – Cérémonie à la mémoire des fusillés de La Torche en Juin 1944

-16 H 15 : Stèle de la Torche à PLOMEUR,

Dépôt de gerbe par le maire et minute de silence.

-17 H 00 : Au carré des fusillés du cimetière de Lesconil

* Dépôt de gerbes par les familles, le PCF, l’ANACR, le maire ;
* Allocution du maire ;
* Allocution de M Serge Guilloux, descendant d’une des victimes
* Allocution de Mme Anne FRIANT-MENDRES, Présidente départementale de l’ANACR
* Appel des Morts ;
* Sonnerie aux Morts ;
* Minute de silence ;
* Chant des partisans ;
* Hymne national ;
* Remerciements aux porte-drapeaux.
A l’issue de la cérémonie, vin d’honneur offert par la municipalité au Temple.

Stèle des 15 fusillés de La Torche en Plomeur

En ce lieu ont été fusillés 15 héroïques combattants des Francs-tireurs et partisans français:

Le 15 juin 1944:

– Le Bechennec Corentin (24 ans), FTPF de Lesconil repose au cimetière de Lesconil.

– Quémener Pierre (20 ans), Né le 14 avril 1924 à Plobannalec membre des jeunesse communistes & résistant FTPF en 1943.

.Alors qu’il se rendait à Plomeur pour récupérer des armes, Il enleva avec un groupe de FTPF deux soldats allemands qui discutaient avec le maire de la commune Louis Méhu. Arrêté le 12 juin 1944 lors d’une rafle menée par la Wehrmacht pour retrouver les deux soldats, il fût incarcéré à la prison Saint-Gabriel de Pont-l’Abbé avant d’être jugé et condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 752 de Quimper le 14 juin 1944 pour « activité de franc-tireur ». Il repose au cimetière de Lesconil

– Cadiou Jean-Marie (36 ans) Né en 1908, membre des FTPF il repose au cimetière de Plobannalec- Lesconil .

– Biger Yves (17 ans) Né en 1927, membre des FTPF de Lesconil,

– Daniel Pierre (37 ans)

– Donnart Georges (22 ans)

– Durand Lucien (21 ans) Né le 25 mai 1923 à Plobannalec-Lesconil (Finistère), membre des FTPF

– Trebern Ange (19 ans)

– Trebern Joseph (21 ans)

Le 23 Juin 1944 :

– Faou Julien (41 ans) Né le 24 octobre 1902 à Lesconil, marin pêcheur , membre des FTPF depuis 1942, il a été raflé le 12 juin 1944 et emprisonné à Pont l’Abbé puis condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Quimper FK 752 pour avoir participé à l’enlèvement de deux soldats allemands à Plomeur.

– Cariou Etienne (42 ans) Né le 15 janvier 1902 à Lesconil-Plobannalec, membre des FTPF depuis 1943, raflé également le 12 juin 1944 et condamné pour les mêmes raisons.

– Divanach Corentin (39 ans) , Né le 17 janvier 1905 à Plobannalec, Jean Divanach dit “Corentin” marin pêcheur à Lesconil , membre des FTPF depuis 1942, condamné à mort pour activité de franc-tireur et pour avoir participé à l’enlèvement des deux soldats allemands à Plomeur.

– Primot Armand (19 ans) né le 13 avril 1925, il était le fils d’un marin pêcheur de Lesconil. Membre des FTPF depuis 1943, également condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK752 de Quimper pour activité de franc-tireur il a également participé à l’enlèvement des deux soldats allemands à Plomeur.

– Larzul Albert (22 ans), né le 1er février 1922 à Plobannalec . Marin pêcheur à Lesconil Réfractaire au STO, il intégra le bataillon « Bigouden » des FTPF en 1944. Il faisait partie du commando qui a enlevé les soldats allemands à Plomeur, raflé et condamné pour les mêmes raisons que ses camarades, il repose au cimetière de Lesconil

– Quemener Prosper (21 ans), né le 12 août 1923 à Plobannalec , membre des FTPF depuis 1943, condamné à mort pour activité de franc-tireur et pour avoir participé à l’enlèvement des deux soldats allemands à Plomeur.

* Voir le site Internet www.bigouden1944.wordpress.com

Carré des fusillés au cimetière de Lesconil

On notait la présence d’une forte délégation du Parti Communiste du Pays Bigouden

Allocution de la présidente de l’ANACR 29,
le 18 juin 2022 à Lesconil
devant le carré des fusillés de 1944



Le 18 juin 1940, il y a maintenant 82 ans, un général alors inconnu, le Général de Gaulle, lançait de Londres un Appel historique qui sauvait  l'honneur de la France en la maintenant dans le combat contre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste.  
Une autre date d'honneur de la France est inséparable de ce 18juin, le 27 mai 1943.  Ce jour-là, une étape majeure qui allait permettre la libération de notre pays, était franchie.  
Que s'est-il passé le 27 mai 1943 ? Dans Paris occupé, au 48 rue du  Four, se réunissait pour la première fois le Conseil National de la  Résistance sous la présidence de Jean Moulin et l'autorité du Général de Gaulle. Un événement majeur dans l'histoire de la Résistance. Dix-sept hommes, tous clandestins et traqués, composaient cette  assemblée, représentant huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Cette voix unie de la France,  une motion, votée à l'unanimité, l’affirmait avec netteté, apportant au  Général de Gaulle, auprès des Alliés, une légitimité incontestable.  
Jean Moulin, dit Max, premier délégué général en France occupée, commissaire- ministre- du Comité National Français, Compagnon de la  Libération, premier président du Conseil National de la Résistance, venait de réussir la rude et périlleuse mission que lui avait confiée le  Général de Gaulle, unir la Résistance, organe essentiel de la France qui combat.
Moins d'un mois plus tard, le 21 juin 1943, lors du rendez-vous de Caluire, Jean Moulin était arrêté. Abominablement torturé, il ne livra  aucun secret, lui qui les savait tous. Il mourut en gare de Metz le 8 juillet 1943 lors de son transfert vers l'Allemagne.  

La Résistance unie au sein du CNR pouvait continuer son œuvre. Le 15  mars 1944, le programme d'action du Conseil National de la Résistance  était adopté à l'unanimité. Son nom,"Les jours heureux" 

Ces Résistants du CNR y exprimaient «leur angoisse devant la  destruction physique de la Nation que l'oppresseur hitlérien poursuit avec l'aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de  toute production utile aux Français, par la famine organisée, par le  maintient dans les camps d'un million de prisonniers, par la  déportation d'ouvriers au nombre de plusieurs centaines de milliers,  par l’emprisonnement de 300 000 Français, par l’exécution des plus valeureux. ››
« Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en participant  étroitement aux opérations militaires que l'armée française et les  armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter  cette Libération , d'abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l'avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l’envahisseur et ses agents, lutte commencée dès 1940. ›› 

 Ce programme préparait l'insurrection nationale pour soutenir le  débarquement allié qui se fera le 6 juin l944, et hâter la libération de  notre territoire.

Ici à Lesconil, en ce 18 juin 2022, nous saluons la mémoire de ces  hommes valeureux, combattants de l'Armée de l'Ombre. Ils payèrent  de leur vie la libération de notre pays, l'entière libération du Finistère  dès le 20 septembre 1944.  
L'union de la France qui combattait, France libre et Armée de l'Ombre permit à notre pays d 'être à la table des vainqueurs le 8 mai 1945, le  jour de la Victoire sur l'Allemagne nazie.  
Sans la France libre et la Résistance unie dans le combat aux côtés des Alliés, c'est du côté des vaincus qu'eût été notre place.  
Notre reconnaissance à l'égard de ces combattants, à l'égard de leurs familles, de tous ceux auxquels ils ont tant manqué et manquent  encore, notre dette est immense.  
Ce CNR, qui unissait la Résistance intérieure et extérieure sous l'autorité du général de Gaulle, rétablissait la République, et construisait pour l'après-guerre une société plus juste, plus démocratique, plus solidaire, un pacte social de progrès et de prospérité, qui permit à notre pays de se relever. Pacte social de santé dont nous leur sommes reconnaissants en cette pandémie.  
Ce riche héritage, c'est à tous ces combattants qui ne virent pas la  victoire que nous le devons.  
Au nom de nous tous, je leur dis notre reconnaissance, notre amour commun des valeurs qui font la grandeur de notre pays, je leur dis  merci.  
Merci pour ces longues années de Paix. Merci.  Que leur mémoire soit à jamais honorée.  

Anne Friant-Mendrès , présidente ANACR-29  

*Le 7 juillet 40 à Londres, passant en revue les premiers engagés dans la France Libre, le Général de Gaulle déclare, « l'île de Sein est  «donc le quart de la France !››. Non, nous étions la moitié corrigeait  Alexis Le Gall d'Audierne qui y était.  
-Le 10 juillet 1940, 80 parlementaires refusent les pleins pouvoirs à  l'ex-maréchal Pétain, parmi eux, 7 élus du Finistère: Albert Le Bail,  Victor Le Gorgeu, Jean Perrot, François Tanguy-Prigent, Jean-Louis  Rolland, Paul Simon, Pierre Trémentin.  
-Le 22 mars 194i, première émission clandestine reliant la métropole  à la France Libre à Kerfeunteun, Quimper, exploit du réseau Johnny.  
-Le Finistère, premier département réfractaire de France par la  minutieuse et intelligente exécution du « cambriolage ›› des services  du STO suivi de la destruction des 44000 dossiers le i4 janvier 1944.  
-Le 8 août 1944, Quimper, première préfecture de la France continentale libérée par elle-même.  
-Le 20 septembre 1944, Libération entière du Finistère au lendemain  de la reddition cle la Festung de Brest après 43 jours de siège.  
Deux chiffres encore qui témoignent de l’engagement des Finistériens :  
~47 Compagnons de la Libération sur 1038. Parmi eux le colonel Henri  Rol-Tanguy, le Brestois, qui dirige l’insurrection parisienne et signe  avec Leclerc la reddition de Paris le 25 août 1944.  
-1091 déportés*. 549 ne reviendront pas.
- 50 Finistériens fusillés au Mont-Valérien sur les 1008 Fusillés. Parmi  eux les 11 du groupe Elie fusillés le 10 décembre 1941 et les 19 du  groupe Abalain fusillés le 17 septembre 1943. Tous de Brest.  
Le Finistère paiera chèrement sa Libération et celle de son pays.  Sur tous les Fronts les Finistériens sont au combat.  
Maurice Bon, jeune aviateur des FAFL est tué au combat le 13 octobre  43, lors d'un engagement de l'escadri|le Normandie-Niemen.  L'aéroport de Quimper porte son nom.  
Et quant à notre territoire, l'île de Sein est Compagnon de la Libération,  Brest et Plougasnou reçoivent la médaille de la Résistance.