Les Auxiliaires de vie ou Assistants-es de vie aux familles : chevilles ouvrières indispensables au bon fonctionnement de notre société et pourtant ignorées.

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Les auxiliaires de vie ou Assistants-es de vie aux familles accompagnent les personnes âgées, fragilisées, et/ou en situation de handicap dans les actes essentiels de leur vie.
De la toilette aux courses, de la promenade au ménage, en passant par l’entretien du linge ou la prise de RV chez le médecin, le dentiste ou l’ophtalmo, faisant le lien avec les familles et les professionnels de santé, elles sont parfois aussi la seule compagnie des personnes isolées. Courant d’une maison à l’autre, faisant toujours mieux, elles se plient en quatre pour satisfaire les besoins de ceux dont elles s’occupent.
Mais leur compétences ne s’arrêtent pas là, puisqu’elles peuvent aussi garder les enfants au domicile des parents, surveiller les devoirs, faire les bains ou les biberons. Avec le télétravail, elles sont de plus en plus demandées sur ce domaine.
Bref ! elles sont les chevilles ouvrières indispensables au fonctionnement de notre société. Et bien, tellement indispensables qu’elles font partie des « oubliés du Ségur de la Santé »
Enfin…certaines, pas toutes, enfin la plupart quand même ! Selon qu’elles travaillent en Ehpad ou à domicile, employées par une officine privée ou une association, qu’elles soient spécialisées sur un public de personnes âgées ou en situation de handicap, elles auront la chance ou pas, de bénéficier de la revalorisation salariale annoncée par le gouvernement Castex. Mais quel « casse-tête » pour le non initié !

Ces femmes que je forme, (la profession attire très peu d’hommes et je le regrette) sont des passionnées. Joyeuses, courageuses, volontaires, elles mènent de front leur vie de famille et leur métier. Véritables pro des plannings, elles sont capables de jongler entre les remplacements des collègues absentes, les effectifs réduits, les enfants à gérer, les personnes âgées à aider. Leur journée au travail peut commencer à 7h30 et terminer à 21h. Leur vie de famille commençant avant et terminant après ! Elles savent adapter leur posture professionnelle en fonction des pathologies, cancers, scléroses en plaque, diabète, Alzheimer, Parkinson ou sorties d’hôpital. Elles travaillent le week-end et la nuit. Pour elles, le mot « bienveillance » n’est pas à la mode. Il fait partie de leur quotidien.

Le problème est que nos gouvernements successifs les ont ignorées pendant des décennies. Et aujourd’hui, avec la Covid on se rend compte qu’elles sont indispensables ! Mais quand va-t-on enfin admettre que ce qu’elles font pour nos parents et nos familles mérite mieux qu’un salaire de misère ? Qui parmi nous se sent capable de les remplacer, ne serait-ce qu’une journée ? Ces questions fondamentales pour un choix de société axé vers l’humain d’abord ne peuvent être éludées. Si quelque doute subsiste encore dans votre esprit, je vous invite à regarder sans tarder « Debout les femmes » de Gilles Perret et François Ruffin.

La manifestation de jeudi dernier des Auxiliaires de Vie du CCAS de Pont-l’Abbé doit être observée de très près. Même si par le passé, elles ont déjà exprimé leur mécontentement et leur ras le bol (je pense aux manifestations des salariées des ADMR) elles revendiquent aujourd’hui le droit d’être reconnues au même titre que ceux figurants dans la grille des soignants et autres professionnels du Ségur de la santé. Et elles ont tout à fait raison, c’est un minimum ! Il va devoir en plus de leur combat quotidien, qu’elles s’obligent au rassemblement inter-professionnel et qu’elles se rapprochent des syndicats où elles trouveront les forces vives. De même le PCF de la section bigoudène les soutiendra dans leur lutte.

Ma conclusion, je pourrais la laisser à Fabien Roussel car je sais que dans son programme y figurera ces quelques mots :

Je veux les jours heureux pour que soit réévalué le niveau des formations des services à la personne notamment celui du titre qualifiant d’Assistants-es de Vie aux Familles (plus connu sous le nom d’auxiliaire de vie) niveau CAP. Être capable de s’occuper d’un être humain de la naissance jusqu’à la fin de sa vie, mérite un niveau supérieur que celui attribué actuellement.
Je veux les jours heureux pour que les Auxiliaires de vie puissent travailler dignement avec un salaire correspondant à leur niveau de qualification réel.
Je veux les jours heureux afin que les Auxiliaires de vie, soient respectées et reconnues comme de véritables professionnelles.

Véronique Blanchet, Pont L’Abbé
Formatrice Professionnelle « Assistante de Vie aux Familles/Assistante de Vie Dépendance »

ci-dessous  photo Ouest France de la manifestation du 25 novembre 2021