Pays bigouden. La section bigoudène du Parti communiste français crée un collectif de défense de la pèche artisanale locale. L’accord post-Brexit sur l’accès aux eaux britanniques ne la rassure pas.
André Le Roux, co-secrétaire de la section bigoudène du PCF (Parti communiste français) explique : « L’accord post-Brexit qui permet d’éviter la fermeture brutale des eaux territoriales britanniques est loin de rassurer les acteurs de la filière pêche, l’une des richesses essentielles du territoire. On est loin de connaître tous les détails de cet accord mais ce que l’on en sait ne nous rassure pas vraiment. Nos pêcheries devront perdre progressivement 25 % de leurs capacités de production (10 % pour la pêche française) dans des eaux très poissonneuses. Cela signifie un plus grand nombre de navires dans des zones beaucoup plus réduites, d’où le risque pour la préservation de la ressource et le déséquilibre dans l’accès aux stocks existants entre pêche industrielle et pêche artisanale. »
Un plan « nettement insuffisant »»
Comme réponse à cette crise annoncée, alors que nombre d’armements et de pêcheurs étrangers risquent d’investir les zones de pêche des bateaux du secteur bigouden. la ministre de la Mer, Annick Girardin, a annoncé la mise en place d’un plan d’accompagnement qui semble limité à des aides financières forfaitaires, allant jusqu’à 30 000 €, ainsi qu’un dispositif de sortie de flotte pour les navires dépendant des eaux britanniques et qui souhaiteraient arrêter leur activité. « Ce plan nous apparaît nettement insuffisant au regard des enjeux de l’avenir, poursuit Philippe Moreau, co-secrétaire de la section. Un plan de soutien auquel doit participer pleinement l’Union européenne doit être élaboré en toute transparence, en concertation avec tous les acteurs de la filière pêche. Il nous faut rediscuter des règles d’attribution des quotas de pêche, trop souvent captés par de grands groupes à capitaux européens recourant à des navires usines dévastateurs de la ressource, faciliter les investissements nécessaires à la modernisation de la flotte, encourager une pêche vertueuse sur le plan environnemental et engager la région Bretagne à ce plan d’aide en l’abondant et en l’adaptant aux besoins de la pêche bretonne. »
Les communistes du secteur sont prêts à débattre de toutes ces questions et invitent toutes les personnes intéressées à se rendre sur la page Facebook « Défense de la pêche artisanale du Pays bigouden ».
Journal Ouest-France (Publié le 21 janvier 2021)
Article publié le 20 janvier 2021 (Journal Le Télégramme)
Le PCF du Pays bigouden et la défense de la pêche artisanale
Pour préserver la pêche artisanale, après un accord post-Brexit qui risque de reporter l’effort de pêche au large de nos côtes, la section du PCF du Pays bigouden a créé un collectif afin de sensibiliser et alerter les élus sur ces questions.
Si l’accord post-Brexit a permis d’éviter le pire, il n’en reste pas moins qu’il laisse présager un avenir pour le moins incertain concernant la filière pêche et notamment la pêche artisanale du Pays bigouden. C’est le constat dressé par la section du PCF du Pays bigouden, qui a historiquement un fort encrage sur le terrain maritime et veut mettre à profit cette période de transition post-Brexit de cinq ans pour anticiper ces nouveaux défis.
« Le Brexit va entraîner de lourds déséquilibres »
« Dans cet accord, il y a un certain nombre de dispositions qui ne sont pas clairement exposées. Le Brexit va entraîner de lourds déséquilibres au niveau européen. Des armements et pêcheurs étrangers vont débouler sur les zones de pêche des bateaux du Pays bigouden », met en avant André Le Roux, co-secrétaire de la section du PCF. Et de craindre ainsi un déséquilibre accru entre la pêche industrielle et la pêche artisanale.
« Les bateaux sont vieillissants et énergivores. L’Europe, l’État, la Région doivent s’investir pour moderniser la flottille »
Les élus communistes s’inquiètent aussi d’un plan d’accompagnement mis en place par la ministre de la Mer, Annick Girardin « qui semble limité à des aides forfaitaires pouvant aller jusqu’à 30 000 € ainsi qu’à un dispositif de sortie de flotte pour les navires dépendants des eaux britanniques qui souhaiteraient arrêter leur activité ».
Dessiner un avenir à la pêche côtière
« La pêche côtière a de l’avenir. La ressource est là et les mesures prises ont permis le renouvellement de certaines espèces mais les bateaux sont vieillissants et énergivores. L’Europe, l’État, la Région doivent s’investir pour moderniser la flottille », argumente, par ailleurs, André Le Roux. Ils demandent ainsi qu’un plan de soutien digne de ce nom soit élaboré en concertation avec tous les acteurs de la filière pêche et qu’il soit l’objet d’un débat parlementaire comme le réclame le député Sébastien Jumel (groupe de la gauche démocrate et républicaine), président de la mission d’information sur la pêche. Et de s’attacher à défendre certaines propositions pour rediscuter des règles d’attribution des quotas de pêche « trop souvent captés par des grands groupes à capitaux européens, faciliter les installations en incitant par exemple les banques à faire des prêts à taux zéro, encourager la pêche vertueuse sur le plan environnemental… »
Les communistes du Pays bigouden qui n’ont pu organiser les fêtes du travailleur de la mer, cet été, au Guilvinec, à Lesconil et à Loctudy, souhaitent débattre de ces questions en organisant des réunions publiques dès que les conditions sanitaires le permettront et ont ouvert la page Facebook « Défense de la pêche artisanale »