ÉNERGIE : bien commun de l’humanité. SANTÉ : Situation inquiétante- Les maternités en danger

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L’énergie, un bien commun de l’humanité

ÉLIANE ASSASSI Présidente du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste du Sénat
ALAIN OBADIA Président de la Fondation Gabriel-Péri

À l’origine, la libéralisation, la fin des monopoles et le dépeçage des entreprises historiques du secteur de l’énergie organisés par les instances de l’Union européenne, main dans la main avec les gouvernements, étaient censés faire baisser les prix grâce aux vertus de la concurrence. Cette présentation idyllique s’est vite fracassée sur les dures réalités du capitalisme de marché et de sa logique de rentabilité.

Très rapidement, le lobby des fournisseurs alternatifs de gaz et d’électricité s’est mobilisé pour dénoncer les prix trop bas pratiqués en France. Il fallait augmenter les tarifs réglementés pour permettre à la concurrence de s’installer durablement en assurant aux opérateurs privés le taux de profit attendu. Ce raisonnement illustrait à quel point les dogmes néolibéraux nous font marcher sur la tête.

Bien avant le conflit ukrainien, les hausses des tarifs étaient intervenues pour les usagers, quasiment chaque année. Les prix sur les marchés de gros de l’électricité étaient soumis à la spéculation. Cette situation était encore aggravée par leur indexation sur les prix du gaz, sans aucun rapport avec la structure de la production électrique en France.

La fin des tarifs réglementés était programmée. La mise en place de l’Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique) s’est traduite par une ponction indue sur les revenus d’EDF au profit de ses concurrents, qui pouvaient désormais acheter à bas prix l’électricité nucléaire pour la revendre plus cher aux usagers.

Le déclenchement de la guerre en Ukraine a largement dégradé ce contexte global. Dans un environnement marqué par les pénuries et les décisions de boycott, les prix n’ont pas seulement augmenté, ils ont explosé. Des dizaines de milliers de commerçants, d’artisans, de PME, d’exploitations agricoles, mais aussi de collectivités locales sont en grave difficulté, voire acculés à la faillite du fait de l’augmentation délirante de leurs contrats de fourniture d’électricité ou de gaz ou encore du prix des carburants.

Des centaines de milliers de familles ne peuvent plus payer leurs factures et doivent choisir entre se nourrir et se chauffer. Dans ces conditions, le bouclier tarifaire gouvernemental se révèle insuffisant. La spéculation s’en est donné à cœur joie. Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer au bénéfice d’Engie qui s’envole de 43 % ou à celui de Total, en hausse de 90 % malgré les pertes du groupe en Russie. Quant à EDF, le gouvernement lui a imposé, en 2022, plus de 8 milliards de perte sèche supplémentaires en l’obligeant par décret à vendre, à prix réglementé, 20 TWh d’électricité aux fournisseurs privés, en sus des 100 TWh annuels. EDF est ensuite obligée de les racheter sur le marché à un prix six à dix fois plus élevé. Plus globalement, l’Europe a troqué sa dépendance au gaz russe contre des sources plus chères et plus polluantes, dont les gaz et pétroles de schiste américains.

Cette situation conduit à un enseignement majeur : la soumission du secteur de l’énergie aux lois du marché capitaliste produit des résultats catastrophiques. Le dogme selon lequel l’énergie est une marchandise – qui plus est une marchandise comme les autres – relève à l’évidence de l’escroquerie et profite aux seules multinationales et aux courtiers.

Il faut affirmer haut et fort que l’énergie est un bien essentiel, un bien commun de l’humanité. Elle doit être produite et gérée comme tel. Le droit à l’énergie doit être assuré pour toutes et tous et ne pas être compromis par la spéculation financière. Pour répondre aux besoins, la planification à long terme intégrant les dimensions économique, technologique, sociale et écologique doit devenir la règle. Il en va de même des coopérations entre producteurs, comme entre producteurs et consommateurs. En France, EDF et Engie doivent être renationalisées et démocratisées. Un pôle public de l’énergie doit être créé et la qualité de service public de ce secteur réaffirmée.


De fausses bonnes idées

Publié le Lundi 6 mars 2023 par Christophe Prudhomme

Face à la dégradation de notre système de santé, les soi-disant bonnes idées fleurissent. Il y a notamment celle qui veut s’attaquer à l’intérim des médecins à l’hôpital. Les différents ministres de la Santé se sont émus du niveau des dépenses et ont qualifié ces médecins de mercenaires, selon la technique de la désignation de boucs émissaires. En bonne élève de la majorité, la députée Stéphanie Rist a déposé un projet de loi pour mettre fin à ce qui est présenté comme un scandale. La vraie question est de connaître les causes de cette situation. Les intérimaires sont très souvent des médecins qui ont démissionné de l’hôpital public, pour pouvoir mieux maîtriser leur temps de travail et échapper à un système où les conditions d’exercice se dégradent d’année en année, sans espoir d’amélioration.

Aujourd’hui, plus de 25 % des postes de médecins titulaires dans les hôpitaux publics ne sont pas pourvus, et ce chiffre monte à près de 50 % pour les radiologues et les psychiatres. Bien sûr, nous manquons globalement de médecins, mais le principal problème est aujourd’hui leur inégale répartition, dans les territoires et entre secteur public et secteur privé. La responsabilité de cette situation incombe pleinement au gouvernement, qui refuse toute régulation de l’installation des médecins et favorise l’activité privée, avec un mode de rémunération qui permet à un radiologue ou à un anesthésiste de gagner 2 à 3 fois plus dans le privé que dans le public – avec une charge de travail moindre, car ce sont les médecins du public qui assurent la majorité des gardes de nuit et de week-end. Plus grave est l’intention cachée et perverse, qui est d’accélérer la fermeture des hôpitaux de proximité utilisant le plus l’intérim. D’ailleurs, si ces établissements ont perdu de leur attractivité, c’est justement du fait que leur avenir étant menacé, les médecins hésitent à s’y installer. Il faut enfin dénoncer le discours de Ponce-Pilate des différents ministres et députés de la majorité qui, en tant que fervents partisans du marché, savent qu’une de ses règles est que ce qui est rare est cher. Ce qu’ont bien compris les médecins intérimaires, qui sont rares et donc chers !

L’application éventuelle de ce projet de loi inquiète de nombreux élus locaux. Ils ont bien compris que le gouvernement va pouvoir ainsi fermer très rapidement de très nombreux hôpitaux de proximité, en commençant ici par la maternité, là par la chirurgie, ou encore par les urgences. L’exemple le plus emblématique est la mobilisation actuelle contre la fermeture de la maternité d’Autun (Saône-et-Loire). La population, avec ses élus, exige que l’État joue son rôle et assure l’égalité de traitement des citoyens, quel que soit leur lieu de résidence sur le territoire. Cela implique une régulation et une affectation des médecins là où sont les besoins, et non un regroupement des activités sur des hôpitaux éloignés qui, de fait, se retrouveront surchargés et incapables d’assurer un service de qualité en toute sécurité.


Maternités : statistiques de l’INSERM

L’INSERM publie des statistiques sur la mortalité infantile en France qui est en augmentation, notamment, semble-t-il, en raison de plus de grossesses à risque bien qu’aucune étude sur le sujet n’ait été réalisée.

Il faut certainement y voir la dégradation des conditions de travail et l'augmentation de la précarité chez les femmes.
La diminution drastique du nombre de maternités depuis plusieurs années, éloignant de plus en plus les parturientes (femmes enceintes)
des hôpitaux et cliniques autorisés à pratiquer les accouchements n'est pas étrangère à ces décès.
La politique de santé actuelle va continuer à dégrader la situation avec plus de 100 maternités menacées de fermeture
pour raison de sécurité vu la pénurie de professionnels toutes catégories confondues dans ce secteur.
Celles de Guingamp, de Carhaix, de Landerneau sont sur la sellette et la population se mobilise pour les garder.
Comme d'habitude, sans nier les difficultés de recrutement, l'objectif inavoué est la rationalisation financière
par regroupement des établissements. 
Le PCF ne peut que dénoncer cette politique délétère qui fait courir des risques aux futures mères et à leurs enfants. 
L'article de l'inserm : 
https://presse.inserm.fr/augmentation-significative-de-la-mortalite-infantile-en-france/44892/

 1,6 million d'enfants en détresse psychique en France et une grave pénurie de professionnels pour les aider

Pénurie de tout dans la santé et la prévention, soignants, médicaments, personnels administratifs, investissements, formation, remboursements sécurité sociale, de démocratie sanitaire et sociale, de financement via la cotisation sociale…Et même si la situation s’aggrave cela ne date pas que de Macron malheureusement. La complémentaire obligatoire qui se met en place dans la fonction publique va comme dans le privé favoriser les compagnies d’assurance à terme et mettre en concurrence la société sociale au premier Euro comme le souhaite le MEDEF depuis des décennies.

« C’est le constat que la Cour des Comptes dressait ce mardi à propos de la pédopsychiatrie, un secteur en grande souffrance, sur lequel alertent les professionnels depuis déjà plusieurs années.

Ce mardi 21 mars, la Cour des Comptes dressait un portrait chiffré de la pédopsychiatrie, quelques semaines après un autre rapport alarmant de Santé Publique France qui notait l’explosion des cas de dépressions chez les enfants français. Pour la rue Cambon, ce ne sont pas tellement les financements qui sont en cause, mais l’organisation de la pédopsychiatrie. Les rapporteurs ont auditionné 280 personnes pour un constat : la pédopsychiatrie en France est saturée et inadaptée. »

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-7-h/journal-de-7h-du-mercredi-22-mars-2023-3981964