Homage à notre camarade Maxime Le Brun

Notre camarade Maxime vient de nous quitter..
Maxime Le Brun qui milite depuis ses 14 ans au Parti Communiste, ancien éducateur spécialisé, ancien marin-pêcheur, né en résistance. car son père, Jean Le Brun, ancien maire du Guilvinec, était à l’époque un résistant très actif. il organisa des transmissions radios avec Londres, allant chercher le poste émetteur avec sa femme et son fils, Maxime, né en 41…
Maxime était un bébé de la Résistance: la direction clandestine sachant que son père était un radio venu chercher un émetteur à Paris au retour les allemands contrôlent les identités à Quimper heureusement ses parents avaient caché l’appareil dans le landau sous Maxime.

L’hommage prononcé lors de ses obsèques le 30 janvier

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades.

Notre ami, notre camarade Maxime, vient de nous quitter, permettez moi au nom de la section du Parti Communiste Français du pays Bigouden d’adresser à Chantal et à toute sa famille le témoignage de notre douleur et de notre affection.

Maxime était humain, cela comment l’oublier et cette disposition qui devait probablement lui venir de famille, de Jean son père, l’officier de marchande transitant des armes pour la jeune République Espagnole, du héros de la résistance à l’occupant nazi, du radio pianotant des messages, à la barbe de l’ennemi, à l ambassade de l’Union Soviétique, à Londres, du déporté de Buchenwald sauvant un ingénieur français d’une marche forcée vers la mort.

Voila comment une grande histoire de famille imprègne et se fond naturellement pour sa gloire dans les pages de l’histoire de notre pays.

Maxime était humain et cette humanité nécessairement appelle la colère et la lutte, non pas la résilience, vous savez ce mot à la mode, aujourd’hui détourné et qui sert à tout, devenu dans les bouches de nos pauvres élites synonyme de soumission, d’abandon et de trahison.

Lorsque Maxime au Guilvinec, jeune homme, diffusait L’Avant-Garde, lorsque qu’il militait au Mouvement de la Paix, contre la guerre d’Algérie, pour la paix au Vietnam et pour tant d’autres nobles causes, ne pensez surtout pas qu’il était dans la résilience à la sauce Emmanuel, il était simplement fort du travail accompli, fort des mots prononcés, fort, surtout, de ce qui peut enfin rendre les gens heureux.

Maxime était humain, éducateur spécialisé en prévention de la délinquance, ce qui vous en conviendrez, n’est pas une sinécure, avec son air un peu bourru il savait s’adresser à cette jeunesse infiniment insoumise et que pour nombre d’entre eux avec la conscience retrouvée grâce au pouvoir des mots surent, n’en doutons pas, trouver l’indicible chemin du combat et de la vie.

Avec des mots…

Trouver des mots à l’échelle du vent
Trouver des mots qui pratiquent des brèches
Dans le sommeil comme un soleil levant
Des mots qui soient à nos soifs une eau fraîche

Trouver des mots forts comme la folie
Trouver des mots couleur de tous les jours
Trouver des mots que personne n’oublie
Feux pour l’aveugle et tonnerres au sourd

Avec des mots à l’échelle du vent
Avec des mots ou notre amour se fonde
Avec des mots comme un soleil levant
Avec des mots simples comme le monde

Louis Aragon

Adieu Maxime.