Samedi se clôturait la COP26 à Glasgow. Alors que le défi climatique invite à la coopération internationale et à un réel changement de mode de production, l’accord qui a été trouvé samedi soir entre les pays participants s’avère être un compromis de bas étage.
Le profit et la rentabilité plutôt que l’humain et la planète, c’est ce qui ressort de cette COP26. La COP 26 à Glasgow est un cadre multilatéral de négociations nécessaire à la limitation du réchauffement climatique global à 1,5 °C à la fin du siècle. L’Accord de Paris a fixé cet objectif, mais les stratégies nationales pour le réaliser ne sont pas à la hauteur. Cela risque de se poursuivre étant donné que la version finale de l’accord trouvé samedi ouvre la porte à des aménagements pour “circonstances nationales particulières”. La coopération internationale est plus urgente que jamais, en particulier pour financer la transition et l’adaptation des pays en développement, ceux qui subissent le plus le dérèglement climatique et émettent le moins de gaz à effet de serre. Les 100 milliards d’euros par an promis par les États ne suffiront pas et sous pression des États-Unis, aucune aide supplémentaire, notamment pour compenser les dégâts déjà subis, ne sera donnée aux pays pauvres.
Les précédentes COP n’ont pas abouti à un calendrier de sortie du charbon, du pétrole et du gaz. Cette dernière s’inscrit dans les échecs précédents. Alors que des engagements sur la sortie des sources d’énergie fossiles, notamment le charbon, avaient été pris par une vingtaine de pays, l’accord final est bien moins ambitieux. Sous le poids notamment de la Chine et de l’Inde, la sortie du charbon a été remplacée par une formulation mole appelant “à intensifier les efforts vers la diminution progressive du charbon sans système de capture de CO2 et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles”. C’est pourtant l’urgence afin de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre avant 2030. Il faut en finir avec le “marché carbone” permettant aux entreprises et aux États d’acheter le droit à polluer.
Premièrement, il faut décarboner notre production d’énergie, comme nous le demandons, avec un mix énergétique assis sur les énergies nucléaire et hydraulique. Deuxièmement, l’urgence est à la relocalisation de la production industrielle en France. La pollution que nous évitons d’émettre sur le sol national est provoquée par la production et le transport des marchandises que nous importons. Sans industrie au pays, pas d’écologie !
Alors que des millions de jeunes marchent à travers le monde pour dénoncer l’inaction des gouvernements dans leur lutte contre le réchauffement climatique, le MJCF dénonce ce nouvel acte manqué. Il revendique la mise en place de grands travaux écologiques pour nous permettre de décarboner notre production énergétique :
- La relocalisation de la production industrielle, appuyée par des filières industrielles publiques et par une énergie publique décarbonée.
- Le développement du transport ferroviaire public, afin de réduire le transport routier.
- La gratuité et le développement des transports en commun.
- La rénovation thermique du parc de logements, afin de réduire la part de la consommation énergétique qui y est consacrée.
- La conditionnalité des aides publiques aux entreprises à la décarbonisation du mode de production et à la préservation de la biodiversité.
Amado Lebaube, rédacteur en chef d’Avant-Garde